Rencontre avec notre partenaire Surfrider Foundation Europe

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Publié le : 28/07/2020 11:16:32

Cette année, nous avons décidé d’accroître notre engagement pour la planète en devenant membre de 1% for the planet, une organisation à but non lucratif qui met en relation des entreprises et associations porteuses de projets, afin de promouvoir et accélérer les dons pour le bien de notre environnement. A travers ce réseau, nous avons décidé d’apporter notre soutien à Surfrider Foundation Europe en leur reversant 1% de notre Chiffre d’affaires réalisé sur la gamme solaire Acorelle. Cette association était comme une évidence pour nous : proche de chez nous, cette ONG a toujours été très dynamique et engagée dans la protection de l’océan et de ses usagers. Nous avons décidé d’aller à leur rencontre à Biarritz pour en savoir un peu plus sur leurs engagements et leurs actions au quotidien.

Nous avons rencontré Raphaëlle GENOUD, responsable des partenariats avec les entreprises chez Surfrider Foundation Europe.

Est-ce que tu peux nous expliquer comment est né Surfrider Foundation Europe ?

A la base, Surfrider Foundation est une association de surfeurs créée en 1984 en Californie, qui en avaient assez de voir leur terrain de jeu pollué par les déchets aquatiques. Au fur et à mesure, cette association de bénévoles a grandi pour devenir une ONG, et on trouve aujourd’hui des Surfrider Foundation un peu partout dans le monde. Surfrider Foundation Europe a été créé en 1990 par Tom Curren, triple champion du monde de surf, et le siège social est aujourd'hui installé à Biarritz. D’une petite association de quelques bénévoles, nous sommes passés à une ONG de dimension européenne avec plus de 45 salariés.

Quels sont vos principaux leviers d’action et leurs axes de travail associés ?

Surfrider Foundation Europe a 4 leviers d’action :

  • La sensibilisation et l’éducation à l’environnement, notamment sur les enjeux de protection des océans, auprès du grand public mais aussi du jeune public et des scolaires. On a beaucoup de projets qui sont focalisés sur cette dernière cible, car les enfants sont la génération future, ceux qui vont faire que les choses vont changer.
  • L’influence et le plaidoyer auprès des institutions mais aussi du secteur privé. On va faire du lobby pour faire évoluer les lois, au niveau européen et au niveau national. On accompagne également les entreprises pour leur faire adopter des bonnes pratiques pour tout ce qui touche à la protection de l’océans.
  • La mobilisation de la communauté Surfrider : le staff, les bénévoles, les adhérents et les sympathisants.
  • L’expertise et la « science participative », à savoir toutes les données terrain que l’on récupère grâce à tous les projets menés par nos bénévoles sur le terrain, qui vont nous permettre d’accumuler de la data (par exemple sur le type de déchets que l’on retrouve, leur quantité, etc.). Toutes ces données vont remonter au siège de Surfrider.

Concernant les axes de travail, on en compte 3 :

- La lutte contre les déchets aquatiques : l’axe de travail le plus connu et ce pour quoi Surfrider Europe a été créé. Chaque année, ce sont entre 8 et 10 millions de tonnes de déchets qui se retrouvent dans l’océan : étouffement de mammifères marins, asphyxie des océans et danger pour l'humain, cette pollution a de nombreuses conséquences néfastes sur l’environnement. Seule une réduction à la source permettra de lutter durablement et efficacement contre cette catastrophe.

- La qualité de l’eau et la santé des usagers : concernant cet axe, Surfrider Europe veille à la préservation de la qualité des eaux, particulièrement en zones d’activités nautiques, grâce au suivi et à l’analyse de différents critères : le chimique que nous souhaitons intégrer dans les contrôles de la qualité de l’eau de baignade ainsi que le critère bactériologique. L’ensemble des résultats de recherches que nous avons mené pendant des années vient soutenir le discours de Surfrider Europe quant à la volonté de les rendre plus accessibles aux usagers et homogènes, à l’échelle européenne. Par ailleurs, nous menons également des projets plus locaux, notamment le suivi d’une algue invasive « Ostreopsis Ovata » en Méditerranée, nocive pour la santé humaine et la biodiversité, mais aussi le projet « Ocean Friendly Gardens » visant à créer des jardins de pluie, afin de revégétaliser les espaces littoraux bétonisés, évitant ainsi l’imperméabilisation des sols et permettant une meilleure filtration des eaux.

- L’aménagement du littoral et le changement climatique : le littoral et le trait de côte évoluent chaque année avec des phénomènes naturels tels que l’érosion ou la submersion marine. L’impact et les conséquences de ces phénomènes sont fortement aggravés par le changement climatique, la montée des eaux, des événements météorologiques extrêmes, le réchauffement des océans, ce sont les conséquences indirectes de l’activité humaine. A travers ses actions, SFE encourage les démarches de concertation entre les collectivités, les entreprises et les citoyens afin de garantir des projets d'aménagements respectueux du littoral, du patrimoine, et adaptés aux enjeux de demain.

Comment devient-on bénévole chez Surfrider ? Et quel est leur rôle ?

Les bénévoles chez Surfrider Europe sont hyper importants pour nous. On est une association dite « grassroots » : Surfrider a été créé par des personnes bénévoles et sans notre réseau de bénévoles chez Surfrider Europe, on ne serait rien. A l’heure actuelle, on compte environ 1800 bénévoles qui sont répartis dans 46 antennes dans 12 pays européens. Cela dépasse vraiment la présence des bureaux salariés.

Pour devenir bénévole chez Surfrider rien de plus simple : il faut juste être super motivé et avoir envie de s’engager, sans avoir forcément des compétences ou une formation particulière. Devenir bénévole chez nous, c’est simplement rejoindre l’une des 46 antennes réparties un peu partout en Europe, pour pouvoir faire différentes missions : de l’animation, de la tenue de stand à différents événements, intervenir dans les écoles pour faire de la sensibilisation auprès des scolaires, ou encore manifester sur le terrain à l’occasion de certaines actions menées par Surfrider.

Si vous souhaitez rejoindre une antenne ou consulter les offres de bénévolat, rendez-vous sur https://volunteers.surfrider.eu/

Quelles sont les grandes valeurs qui fédèrent toutes les personnes chez Surfrider ?

Les valeurs qui unissent tout le staff de Surfrider Europe c’est à la base un amour profond pour l’océan. C’est aussi le fait de partager le constat qu’on est face à un immense problème : que ce soit l’état général de l’océan, la pollution par les déchets, la pollution de la qualité de l’eau d’un point de vue chimique et bactériologique, mais également en termes de changement climatique : le réchauffement de la planète, la montée des eaux… ce sont de vrais enjeux et c’est le constat que l’on fait tous ici. C’est aussi l’envie que les choses changent qui nous relie tous, grâce à notre engagement partagé pour cette cause, qui nous dépasse et qui nous anime au quotidien.

Il y a quelques temps vous avez lancé la campagne #Just1thing, est-ce que tu peux nous en dire un peu plus ?

La campagne #Just1thing a été lancée par Surfrider Foundation Europe en collaboration avec l’agence Willie Beamen. Le principe est hyper simple : on avait envie d’unifier la société d’un point de vue global en proposant à toute notre communauté – bénévoles, ambassadeurs, staff, partenaires financiers ou opérationnels – de s’engager à faire #just1thing, c’est-à-dire juste une chose pour l’environnement. Parce qu’on estime que commencer par s’engager à faire quelque chose, c’est le début d’un process qui va de plus en plus loin, et qui nous permet après de passer différents paliers : par exemple commencer par refuser des pailles en plastique quand on commande un cocktail au bar, ne plus acheter de produits alimentaires emballés dans du plastique, mais aussi s’engager à changer d’opérateur d’énergie pour passer sur une énergie verte. C’est vraiment l’idée d’arriver à engager les gens de manière positive. Et c’est très important pour Surfrider Europe d’arriver à être positif sans être trop culpabilisant. Cette campagne c’est donc parvenir à mobiliser toute notre communauté autour d’une chose qui pourrait être faite, et qui pourrait changer les choses.

Cela signifie donc qu’à l’échelle individuelle on peut tous contribuer à faire bouger les lignes ?

Tout à fait. Nous sommes persuadés qu’à l’échelle individuelle on peut réussir à changer les choses. Selon moi, il y a deux choses dans l’engagement individuel. La première c’est vraiment autour d’actes de consommation que l’on peut faire changer les choses, en décidant d’acheter en vrac, de partir en vacances un peu moins loin ou de privilégier les transports en commun plutôt que de prendre l’avion. Pour moi ce sont des choix de consommation. Finalement, je trouve cela hyper important que le poids que l’on a en tant qu’individu se répercute sur le modèle de consommation et le business modèle des entreprises. A échelle individuelle oui, mais il faut également que toutes les parties prenantes soient impliquées dans cette volonté de changement. Vu l’urgence face à laquelle on est, c’est important que les choses bougent vite.

La deuxième chose c’est de s’engager physiquement pour une association. Là on parle de Surfrider, mais ça peut être pour n’importe quelle autre association. S’engager en tant que bénévole ou même apporter un soutien financier – y compris les petits dons car je suis bien placée pour savoir que tous les dons comptent pour une ONG ou une association. S’engager de cette façon là est aussi une manière de faire changer les choses au niveau individuel. Le mieux, c’est quand il y a les deux : s’engager par ses choix de consommation, par sa routine et aussi s’engager auprès d’une association. Mais en général quand on commence à faire l’un, on fait les deux, ce sont des choses qui sont assez en miroir.

Peux-tu nous parler des Initiatives Océanes, projet phare de Surfrider Europe sur lequel nous sommes partenaires ?

Les Initiatives Océanes ont été créées en 1995 alors que Surfrider Foundation Europe existe depuis 1990 : c’est vraiment le projet le plus ancien de Surfrider Europe. Les Initiatives Océanes sont un programme de collecte de déchets sur les plages, les lacs et les rivières. Il s’agit d’un programme citoyen avec pour principe que n’importe qui en Europe et même dans le monde - car l’initiative va au-delà du territoire européen – peut organiser une collecte de déchets et joindre une collecte existante, via une plateforme qui s’appelle www.initiativesoceanes.org, hyper facile d’utilisation. Surfrider se charge d’envoyer un « kit de l’organisateur » avec le bon nombre de sacs, de gants, un template de demande d’autorisation en mairie mais aussi (hyper important) un kit de l’organisateur avec les bonnes phrases à dire au moment de la collecte pour sensibiliser les participants à ce qu’ils ont vu, ce qu’ils viennent de faire, ce qu’ils ont ramassé, etc. Parce qu’au-delà de la collecte il y a aussi tout l’aspect de sensibilisation qui est hyper important pour nous. Il y a le temps de la collecte, le temps de la sensibilisation et surtout : le temps de la quantification. Dans chaque kit que l’on envoie, il y a une fiche bilan qui invite les organisateurs et les participants à quantifier et qualifier les déchets qu’ils vont retrouver : 36 sacs plastiques, 45 cotons tiges, 38 bouteilles plastique… Cela contribue à la science participative. Ces données là vont revenir au siège de Surfrider Europe et nous permettre d’éditer tous les ans le « bilan environnemental de Surfrider » qui dresse un top 10 des déchets que l’on retrouve par façade maritime en Europe. Pourquoi ce bilan est super important pour nous ? C’est notre outil de lobby principal : c’est grâce à lui que l’on va aller voir les institutions nationales et européennes et leur dire « voici ce qu’on l’on retrouve sur les plages les lacs et les rivières en Europe en un an, qu’est-ce que vous faites pour lutter contre cela ? ». La directive qui a récemment été votée au niveau européen fin 2018 - début 2019 qui interdit certains objets en plastique à usage unique partout en Europe (comme les pailles, la vaisselle jetable les boites en polystyrène expansé) est notamment basé sur le bilan environnemental de Surfrider Europe. On voit bien ici toute la chaine : de ce que nos bénévoles font sur le terrain à des données qui remontent à Surfrider Europe, et à notre travail de lobby qui reprend les 4 leviers de l’association.

Retrouvez le lien direct vers l’interview vidéo de Raphaëlle Genoud, pôle Partenariat Entreprises : https://youtu.be/CMkFrE8OToU 

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